Tuesday, August 24, 2010

Une anecdote de C. B.

C'était l'été, 2006 ou 2007, je ne sais plus. Ma vie banlieusarde et moi roulions à toute allure sur la 19 en direction du Lion d'Or, pour voir le Cabaret Insupportable, celui où Francis Ducharme pleure tout nu sur la scène en hurlant des choses au micro (c'était vraiment émoustillant, dans un certain sens).

Nous arrivons longtemps en avance, lorsqu'on vient de Blainville on part toujours d'avance, du genre à se ramasser à attendre une heure trente pour un show de Justice au Métropolis, alors nous prenons le temps de bien nous installer. Nous allons au bar, chercher un petit verre urbain, et j'y vois C. B., dude de télé amateur de vino et de mopette, assis sur le coin, picolant. Du pinot noir ou un truc bobo comme ça, je suppose.

Le spectacle commence, il boit encore.

Entracte, il boit toujours.

Le spectacle tire depuis longtemps à sa fin, oui madame.

Soudain, mon chéri (j'ai toujours préféré les bruns ténébreux) d'une émission jeunesse que j'aimais tellement s'avance, marche, titube jusqu'à la scène. Il s'en suit d'un long discours horrible, digne d'un film d'Yves P. Pelletier. Ha, c'est de l'ironie, je vois je vois. Ça fait partie du spectacle.

Les lumières s'éteignent, nous sortons, l'âme heureuse. Nous marchons, mes copains et moi, sur le trottoir d'Ontario en scrutant les choses étranges qui nous entoure, des putes, des junkies, des noirs, wawawww.

Un homme me dépasse brusquement. C'est lui, c'est C. Mais que fait-il à ne pas communier avec les autres artistes? Étrange...

Il ralentit.
Il s'arrête.
Il sort des clés de sa poche, ouvre une portière. Une Toyota hybride, c'est impressionnant. C'est engagé.
Mais, mais. Mais il a bu toute la soirée, non?!

C'est alors qu'il recule en trombe, en cognant bien fort la voiture derrière. Il part rapidement dans sa Prius grise, laissant le bumper de la voiture arrière défoncé, et mes espoirs d'enfance aussi.

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